Aubert de Villaine et Guillaume d'Angerville,Nous l'avons vu à travers les différents témoignages, l'augmentation de la fréquentation touristique est là après l'inscription au Patrimoine mondial. L'enjeu est de trouver le bon équilibre entre cette nouvelle fréquentation et le maintien d'une bonne qualité d'accueil. Pour profiter pleinement des retombées, la mobilisation doit se poursuivre aujourd'hui et continuer demain, après l'inscription. L'importance et l'efficacité des réseaux, des interconnexions, tant en local qu'en régional, nous a été prouvé aujourd'hui. Développer un tourisme durable et favoriser la médiation autour de nos atouts paysagers et patrimoniaux, innover, se mobiliser... telles seront les clés de notre réussite.
viticulteurs, Président et Président délégué de l'association des climats de Bourgogne.
Ce lundi 9 décembre à Dijon, le tourisme du Patrimoine mondial était au coeur des débats.
Pour mieux comprendre les enjeux touristiques associés, Géraldine DJAMENT, maître de conférences à Strasbourg et membre de l'EIREST, a rappelé au cours de la matinée les opportunités et problèmes associés à la mise en tourisme du Patrimoine mondial (création de capital social et économique, mobilisation, inscription des projets dans une durabilité et un respect de l'authenticité du site... etc.). Jean-Pascal VENDEVILLE, directeur d'études du cabinet Kurt Salmon a rappelé quant à lui les 4 piliers de l'attractivité du territoire et de son intensité culturelle : innovation, plan de développement, valorisation et promotion de marque et label, et recherche de synergies et d'alliances.
Des fondamentaux confirmés par les témoignages de sites déjà inscrits à l'Unesco : Le Bassin Minier et le Louvre Lens ont présenté le pouvoir d'identification de la culture et la force de la mise en réseau de l'offre touristique. Le vignoble de Lavaux a souligné l'importance de lier fréquentation touristique et développement oenotouristique afin de ne pas manquer l'opportunité de développement au moment de l'inscription.
La création de nouveaux parcours et l'émergence de lieux culturels peuvent encourager un classement a rappelé la Ville d'Albi. « L'inscription Unesco apporte une nouvelle culture de projet » confirmait la mission Val de Loire pour qui « La Loire à vélo » et le tourisme « nature et culture » a explosé en quelques années : plus de 15 milliards de retombées économiques pour un investissement initial en infrastructures de 15 millions d'euros... des chiffres qui laissent rêveurs ! Des chiffres également obtenus grâce à un travail considérable, déployé en matière de promotion internationale (les nouveaux visiteurs « Unesco » étant notamment étrangers), d'obtention de labels qualité ainsi qu'un gros effort concernant l'accessibilité et la médiation.
L'après-midi, il était question du territoire bourguignon et viticole. Objectif : faire connaitre les labels et outils existants (Vignoble et Découverte, De vignes en caves, Villes et Pays d'art et d'histoire... etc), dresser le panorama touristique et les grands projets de demain comme la Cité de la Gastronomie à Dijon et la Cité des vins à Beaune. Le réseau Vitour, réseau des sites viticoles inscrits au Patrimoine mondial, soulignait l'intérêt de jeter des ponts entre patrimoine, paysage, ville et monuments. La protection et la connaissance de ces éléments est une véritable plus-value. Par exemple, « le paysage est un outil qui permet de réaffirmer le rôle du viticulteur comme un acteur incontournable pour la gestion et la valorisation d'un territoire ».
La conclusion fut donnée lors du débat final : si l'inscription apporte indéniablement une meilleure visibilité au site et un plus grand nombre de touristes, les retombées économiques du classement ne sont pas automatiques. Elles demandent à être préparées dès aujourd'hui par les acteurs locaux. Si « l'avant-inscription » suscite déjà la mobilisation sur le territoire... celle-ci ne doit pas faiblir après l'inscription, bien au contraire. Un nouveau challenge débute alors, afin de récolter de manière optimum les fruits de l'inscription. « Il faut que tout le monde aille dans le même sens. Plus nous travaillerons en réseau, et plus nous aurons la possibilité de gagner ensemble l'après-inscription » concluait Guillaume d'ANGERVILLE, Président Délégué de l'Association des climats.
« Beaucoup de sites inscrits ont une augmentation de fréquentation mais n'ont pas le bagage touristique suffisant pour les accueillir. » On parle ici de qualifier l'offre touristique, d'être formé pour recevoir des touristes étrangers, de disposer de moyens de transports adaptés, d'être un relais de médiation et d'information pour le site, le paysage, le patrimoine inscrits... confie Emmanuel ESTOPPEY, du vignoble de Lavaux. « Soyez prescripteur ! ». Ce sera le mot de la fin, signé Jean-Pascal VENDEVILLE, du cabiner Kurt Salmon